TEXTES

« Frédéric Dockx, pluie d’images pour une rivière de mots »

Frédéric Dockx ose la peinture, des ondées de peinture (!), averses sur le papier qui absorbe et reflète ces ombres colorées, imbibées d’humeurs que le souffle de sa respiration éclaire. Et les figures, sur le papier, surgissent comme naissent des brumes de couleur les arbres d’une forêt, toutes au bout du poil, entre deux états sensoriels qui se métamorphosent. Tout en douce, le peintre se glisse dans ces gammes de camailleux, entre deux pinceaux, et ne résiste pas à l’appel sensoriel de sa rétine, si prête à le toucher qu’il ne succombe à aucun autre prétexte que celui de peindre,… et aussi de se rincer l’œil. Si dans ces brumes de profondeurs et de surfaces se logent parfois des figures, elles ont la nudité du nouveau né, le voile translucide de la jeune fille,… et l’œil lumineux de l’amant.

Annabelle Dupret

Juin 2017

 

« Portrait d’Amélie »

 Dans cette expo, des œuvres de F.D. en 2009, j’ai croisé un regard. Le regard halluciné d’Amélie. Sur un fond de couleur sale, le visage est esquissé à grands traits sombres avec quelques plages roses, bribes de peaux délicates. Les yeux cerclés de noir, d’une tristesse infinie, m’interpellent. Qu’est-il arrivé à Amélie ? Le nez, la bouche, sont comme calcinés. La figure se défait dans un dernier contact humain à la limite du supportable. Ce visage m’émeut. Qu’est-il arrivé à Amélie, petite sœur des êtres violents de Marlène Dumas ? Le « portrait d’Amélie » a rejoint d’autres dessins et photos, dans ma chambre grise. Elle est toujours là, comme un appel de détresse. Vigilance et pardon.

Francine Marot

2016