Frédéric Dockx // Poèmes

La Flandre noire

Énorme et pelée

Comme la plaie

Chaude d’un fruit…

Battant des cartes,

Tu m’attends.

2006

 

Nous irons au ciel,

Nous irons, nous irons ;

Voir ta patte pisser du miel,

Contre mes hanches de satin

Nous irons écouter des poissons tisser le jour humide

Et te montrer le monde.

Nous irons dans ta calèche,

Dans ta crèche, dans ta carriole,…

Ta caricole, un revolver d’or,

Bavant sur nos mains…

NOUS IRONS…

2006

 

Et des villes aux tours d’anges,

Qui rendent malheureux les boxeurs,

Et des cageots en fourrage à la nuit,

SANG, sous des boxons qui s’étalent, petits, …

Et le néon oublié des travailleurs de l’ennui.

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2006

Frais comme une feuille

J’ai passé la saison, et tous les astres me devinrent horribles et inefficaces.

Un incroyable fantôme marin me pris en partant de mes yeux.

Je suis devenu sourd, tel un enfant muet à tes bises,

Que frôlait mon large front, incliné comme un mât,

Par mille lieues de fond.

2009

ELLE

Affublée du pas des anges

Elle se mit de biais, en sa tête,

Accoudée à la soif ignoble des bêtes…

Et la petite criait dans son lange,

Qu’on la rosse

Qu’on la saoule

Qu’on la perce .

Noir de bœuf.

Ils la prirent dans l’escalier du monde.

Entre ses dents grises comme des poteaux.

Et ses doigts de roostbeef gercés…

Sous la pluie qui sort.

 

Le sucre fond dans la tasse de mes yeux.

 

 

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